Quels sont les enjeux de la finance durable ?
Le respect de l’environnement est aujourd’hui plus que jamais sollicité. Quand les inondations frappent de plein fouet certains pays, d’autres souffrent de la sécheresse et de la faim. Les dégâts climatiques éveillent l’attention de toutes les nations. L’urgence préoccupe la totalité des acteurs qui utilisent les ressources de la planète. Établissements publics, entreprises, associations, professionnels et particuliers, nul n’échappe à la mise en place des mesures de protection en faveur de l’environnement. Même les spécialistes des chiffres tels que les comptables, les experts-comptables et les contrôleurs de gestion sont touchés. Ils sont impliqués dans l’établissement de la finance durable, nécessaire pour favoriser la transition écologique et sociale.Histoire de la finance durable
L’intérêt des États pour la protection de l’environnement s’est développé dans les années 1970. C’est la période durant laquelle les études sur les conséquences environnementales de l’évolution des activités productives ont commencé. Cependant, le sujet n’a intéressé qu’un nombre limité d’acteurs, si bien que les dégâts causés à la nature ont empiré. En 1997, 37 pays industrialisés se sont rendu compte de l’influence des mécanismes financiers sur l’écologie. Ils ont signé le protocole de Kyoto au Japon afin de réduire les émissions de carbone. Ce premier accord international pour le climat a ensuite entraîné la concrétisation d’autres conventions et organisations mondiales, en l’occurrence :-le Carbon Disclosure Project de 2000 (CDP), une organisation mesurant l’empreinte environnementale des entreprises et des États
-les Principes pour l’investissement responsable de l’ONU (PRI), une association mise en place en 2006 pour rendre les placements financiers plus responsables
-le Montréal Carbon Pledge, une initiative environnementale prise par 120 investisseurs institutionnels en 2014 pour mesurer leur empreinte carbone
-le Green Bond Principles (GBP) de 2014 établissant la liste des bonnes pratiques pour les obligations vertes
-le COP21 de 2015 limitant le réchauffement climatique en dessous de 2 °C
-les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) déterminés par l’ONU en 2015 à l’intention des acteurs politiques, économiques et financiers
-le One Planet Summit de 2017 renforçant la lutte contre le changement climatique par la prise de nombreux engagements
-le Financial Centers for Sustainability, un réseau international créé en 2017 rassemblant des centres financiers pour la durabilité
-le plan d’action pour la finance durable adopté par la Commission européenne en 2018
-les 5ème et 6ème années d’édition du Climate Finance Day en 2019 et 2020 ; le lancement de l’Observatoire de la finance durable en 2020.
Pour faire simple, l’actuelle préoccupation pour la finance durable est le fruit d’un long processus de réflexion pour la limitation de la pollution. Elle concerne tous les pays du monde et tous les protagonistes du développement : politiciens, économistes et experts financiers.
Un levier indispensable pour relever les défis écologiques et économiques de notre époque
La finance durable consiste à apporter à l’économie les capitaux dont elle a besoin, tout en considérant l’environnement et ses ressources naturelles. Elle soutient simultanément la compétitivité, la richesse d’un pays et le respect de la nature. Le but étant simple : faire profiter le développement aux générations futures. La finance durable pose ainsi des restrictions aux principes économiques purs et simples.Des critères extra-financiers appelés « critères ESG » sont à prendre en compte par tous les investisseurs. Ils impliquent une analyse des impacts des activités des entreprises sur l’environnement (le E), sur la société (le S) et par rapport à la gouvernance (le G). Les opérations financières répondant à ces trois critères sont qualifiées de « projets de long terme ». Elles sont les plus appréciées par la finance durable parce qu’elles correspondent mieux aux enjeux environnementaux actuels.
Un amortissement aux coûts de l’inaction
L’application de la finance durable limite les coûts liés aux changements climatiques. Vu que ces derniers entraînent des risques économiques considérables pour les entreprises et les acteurs financiers, il importe d’engager des actions. Par ailleurs, le prix de l’action est bien moins élevé que celui de l’inaction. Comme le confirment les propos de Nicholas Stern dans son rapport sur l'économie du changement climatique, « les estimations globales des coûts annuels de réalisation d’une stabilisation de 500 à 550 ppm de CO2 sont à environ 1 % du PIB mondial, si nous commençons dès maintenant à prendre des mesures énergétiques ». Les pertes équivaudraient à 5 % du PIB si les changements climatiques perdurent sans aucun plan d’action.Conclusion
La finance durable est cruciale pour encourager l’économie réelle et favoriser le développement durable d’un pays. Elle responsabilise les investisseurs et les experts financiers. Elle les incite à faire attention aux impacts que leurs placements pourraient avoir sur l’environnement et la société.Restez informé sur les évolutions de la finance durable et tournez-vous vers une plus grande responsabilité environnementale et sociale. Des formations aux métiers de la finance durable sont aussi proposées.