Directions financières : quel est l’impact de la pandémie ?
Plusieurs changements ont dû être opérés au niveau des directions financières à cause de la crise liée à la COVID-19. Certains DAF ont même perdu leur poste dans le cadre de la restructuration d’entreprise. Par ailleurs, les priorités des financiers, ainsi que leur méthodologie et leurs outils de pilotage, ont évolué. Explications !La crise sanitaire, un tournant décisif pour les DAF
La crise liée à la pandémie de la COVID-19 a marqué un tournant décisif pour les directions financières. Avec les confinements et les mesures économiques mises en place par l’État, les financiers font face à un énorme défi.L’arrivée brusque de la crise a bouleversé un grand nombre de directeurs administratifs financiers. Dans l’urgence, plusieurs entreprises ont fait appel à des managers de transition. Ces professionnels les accompagnent dans leur transformation sur une certaine période tout en sécurisant leurs activités. Ils sont souvent amenés à rétablir les relations avec les fonds d’investissement et les banques.
Au début de la crise sanitaire, les directions financières ont dû faire face à un changement soudain sans avoir le temps de se préparer. Au-delà des tâches générées par le télétravail, les DAF ont dû assurer une importante charge de travail. Certaines entreprises, en particulier les PME et les filiales de groupes, ont adopté des méthodes plus rigoureuses, dont le « downsizing » (réduction méthodique des coûts). Des DAF « traditionnels » étaient remplacés par des profils plus intermédiaires afin de réduire la masse salariale.
Les préoccupations des directions financières depuis la crise
Depuis la crise sanitaire, les directions financières se préoccupent davantage des prévisions de trésorerie. Elles surveillent également de près les coûts et les contreparties pour mieux prévenir les défaillances et optimiser les marges.La gestion de trésorerie
La gestion du cash est la première préoccupation des DAF depuis la pandémie. En effet, les directions financières redoutent le manque de liquidités, susceptible de répercuter directement sur l’activité de l’entreprise. Notons aussi que la reprise de l’activité fera augmenter les besoins en matière de fonds de roulement. Cela entraîne incontestablement des tensions de trésorerie. C’est pourquoi les directions financières doivent travailler sur les prévisions de trésorerie et la négociation des enveloppes bancaires. Elles sont tenues de suivre de manière régulière la trésorerie de leur entreprise.La réduction des coûts
Pour faire face à la baisse des marges causée par la crise sanitaire, les DAF doivent miser sur la réduction des coûts et la baisse du point mort. Dans ce sens, ils sont contraints de réaliser certains travaux importants, en l’occurrence :• analyser en profondeur le compte de résultat ;
• contrôler scrupuleusement les dépenses ;
• recruter à moindre coût ou annuler certains recrutements ;
• adopter des « carve-out » (cession des activités non essentielles) ;
• procéder à des restructurations ;
• etc.
Les directions financières doivent en effet mettre en place une nouvelle structure de coûts.
L’analyse des risques
En B to B, les retards de paiement sont parmi les problèmes majeurs des entreprises depuis la crise sanitaire. De nombreuses sociétés subissent notamment une dégradation importante de leur délai de règlement clients. Elles craignent surtout les défaillances de leurs clients et l’impact du risque client sur leur trésorerie. Pour y remédier, les directions financières doivent désormais adopter une approche axée sur la prévention. Elles sont amenées à analyser le risque client en amont et à activer sans hésitation le recouvrement des créances. Dans un contexte économique incertain, il est aussi essentiel de savoir gérer le risque fournisseur.La nécessité de faire évoluer leur méthodologie
Les directions financières sont obligées de faire évoluer leurs outils de pilotage pour s’adapter à la situation économique exceptionnelle liée à la crise sanitaire. Elles doivent optimiser leur processus de gestion et établir fréquemment des prévisions de trésorerie, et ce, sur le long terme. Cette mesure permet ainsi d’éviter de se tromper dans les calculs à partir d’hypothèses que l’on n’arrive plus à maîtriser.Le « rolling forecast » est ainsi une solution prévue par certaines directions financières pour faire face aux incertitudes. Il s’agit d’élaborer des prévisions financières permanentes et évolutives. Dans ce contexte, les professionnels doivent formuler plusieurs hypothèses et s’appuyer sur de nombreux scénarios selon l’évolution de la conjoncture.
Il existe également l’approche « beyond budgeting » ou « au-delà du budget ». Avec cette nouvelle méthode, les DAF ne suivent plus la performance de leur entreprise à travers le budget. Ils exploitent désormais des données existantes de la production et de la demande. Dans ce cas, ces professionnels procèdent à une refonte totale de leur méthodologie.
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